Tout d’abord en guise de préambule je dirais que la sagesse a été longuement controversée et en particulier par Nietzsche qui dit que le vulgaire range le philosophe comme un être avisé et prudent.
En effet pour citer Nietzsche : « la sagesse, aux yeux du vulgaire, c’est un refuge, un moyen, un artifice pour tirer son épingle du jeu », pour tout dire trouver le salut sur terre, le bonheur dans ce qui n’est, en définitive, qu’une fiction bien eudémoniste.
Car en fait et ce bien sûr dans les faits, le philosophe qui se sait fameux est dans la souffrance de mille tentations dont les tentatives sont toutes de l’ordre d’une représentation fantasmagorique caractérisée par des désordres encore vivants.
Pour revenir au bonheur, nombre de penseurs ont prôné l’« ataraxie » mais ils n’avaient pas les connaissances requises pour simplement comprendre que dans un sens physiologique ils ne se nourrissaient que de mortifications, croyant en un bien suprême ce qui était complètement illusoire.
Car un ascèse bien mené, doit l’être avant tout dans une contenance, bien plus que dans une abstinence trop éphémère et pas assez transitoire.
Or les desiderata affectifs n’étaient pas suffisamment expérimentés en termes de psychologie où ils ne se concertaient pas suffisamment sur ce qui était dans l’épuisement organique, là où ils cherchaient un quiétisme là où le corps se refusait tout autant dogmatiquement aux impulsions de mort qu’aux répulsions de vie.
Car ces doctrines ne nous sont que trop anciennes vu le caractère de la morale du bien suprême eu égard à la vélocité d’une équité d’un bien commun.
Donc nous disions que le vulgaire voyait dans le sage un homme prudent et avisé mais ne construit-il pas ici ce qui est ici un préjugé et qui est pour lui qu’une simple opinion ; d’ailleurs qu’y a-t-il de plus inopiné qu’un préjugé ?
C’est pourquoi Gadamer voyait de manière subtile la possibilité d’un préjugé sur le préjugé ainsi qu’il n’est, de manière générale, qu’une fausse apparence d’un véritable compromis.
A mon humble avis ce qui fait le sage c’est celui qui sait se contenter de ce qu’il a, tant dans le malheur que dans le bonheur ; c’est-à-dire tout d’abord dans des proportions distributives et correctives ainsi que l’expose la justice, première vertu morale associée à celle intelligible de la circonspection ; puis le courage régie par la tolérance et enfin la tempérance régie par la patience.