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28 mai 2013 2 28 /05 /mai /2013 18:39

Liberte.pdg.jpgLe Baron d'Holbach dans l'Essai sur les préjugés (1770) dit: « les erreurs du genre humain sont universelles, parce que l'expérience a dû précéder la raison ». Sartre dans l'Existentialisme est un humanisme a posé de manière plus ou moins arbitraire et intuitive que « l'existence précède l'essence », ce qui parait contestable car paradoxal; mais c'est tout de même la raison qui juge de l'expérience de la même manière où l'existence est antérieure à l'essence car phénoménologiquement dans l'attente d'un événement aliénant pour la conscience. Par ailleurs cette essence en tant que raison d'un devenir subséquent peut toujours renouveler cette expérience; comment, en effet, se pourrait-il que l'existence ne soit pas transcendante par l'intentionnalité?

En fait c’est l’expérience qui crée l’acte de libération mais c’est la raison qui légifère la liberté. En fait l’expérience provoque ; la raison invoque.

De plus, dès les prémisses de l’existence l’essence ne se voit dépasser, à ce que l’on appelle vulgairement l’âge de raison, que par les événements en tant qu’affects sentimentaux qui la mette en retrait en tant que raison aliénante qui posera tour à tour les passions, – concept peu moderne et qui renvoie aux contraintes de la sexualité.

Et dire que Sartre est pour une liberté originelle qui s’établirait dans la prime enfance, niant tout de rond le péché originel car n’étant pas fatale dans une même nature phénoménologique ; car d’une part nous avons le péché originel en tant que perte de l’innocence et d’une autre la liberté originelle en tant que perte de la culpabilité dans les masques (preuve d’une épreuve conditionnelle à travers tout trauma, la naissance pouvant en être).

En effet il y a bien un parallèle à la nuance près – qui n’est pas la moindre – que dans le premier cas il y en va d’un monde idéal, dans le second d’un monde des apparences. Et ce n’est qu’à partir de cette liberté originelle que l’essence et l’existence se transmuent dans l’alternance. L’existence devient alors l’essence de l’être-au-monde.

L’existence, au moment de l’acte prononcé en tant qu’élaboration d’une liberté originelle, se distille alors dans l’essence en tant que sevrage d’un désir alors découvert mais aveugle quoi que dans le théâtre des sens, ceux-là dépeignent la comédie infantile en tant que jeu et qui peut être une lumière jetée sur une sensibilité en quête d’un épanouissement érotique, c’est-à-dire avant tout d’un partage d’amour.

Car il faut apprendre à écouter son corps, ce sans quoi le plaisir n’est équivalent qu’à la somme des petits plaisirs du quotidien sans d’autres formes que leur continuel apaisement systématique.

Mais ne faisons pas pour autant  foi des habitudes : toutes ne sont pas mauvaises ; seul l’esprit mesquin et creux ne sait que s’arroger la médiocrité et la vulgarité. La grossièreté n’est qu’une vilénie : elle reste simple et enjouée car elle méprise l’hypocrisie bourgeoise dans sa pédanterie. Le vulgaire est l’ignoble, le non noble en tant que médiocre, socialement, bien sûr.

Le médiocre est avant tout celui qui ne sait pas tirer le fruit de sa réussite, qui ne comprend pas où est la juste mesure des choses, qui croit que tout est dispendieux c’est-à-dire hors de prix, sans comprendre que la récession dans laquelle il souffre n’est qu’en proportion de l’économie qu’il emploie à se justifier de lui-même. Le réalisme c’est mieux mais l’homme doit être, permettez-moi cette forme un peu simpliste, celui qui vit en Epicurien et meurt en Stoïcien, c’est-à-dire celui qui vit pleinement et meurt fermement.

A travers tous ces réseaux qui se recoupent dans une adversité notoire, il y a, aussi, bien sûr, les parvenus qui tirent au clair la moindre opportunité ainsi que le titre honorifique de « capitalistes noblement embourgeoisés ».

J’y verrais un contre-sens à l’étude mais je ne me montrerais pas lacrymal de crainte d’obtempérer par trop de cynisme ; en effet sans ambages je ferais passer le circulaire suivant qui dit que « la vie n’est qu’une fermeture sous scellée qu’il faut savoir rendre au partage avec largesse »

Cette fermeture est le passage du devoir au droit et cette largesse la liberté. Quand donc aura-t-on compris que l’indécision du créateur ne peut pas être ontologique mais phénoménologique car le domaine des apparences le considère dans sa tranquille habileté artistique qui le prend, parfois, au dépourvu d’un faux-semblant ou d’une malicieuse ruse dont le zèle cherche à le malmener malgré lui, lui qui se veut un dans l’éternité, authentique parmi tant d’autres qui ont le même désir d’accomplissement.

Non, il ne sera pas de bonne foi : une fois de trop et c’en est trop.

Non, il ne mentira pas, car à quoi bon mal dissimuler les choses

Non, il ne réifiera pas l’individu comme s’il le subsumait sous un « bien commun » anarchisant où la déchirure de l’existence n’emploierait l’autre qu’en tant qu’une simple incidence de ses propres symptômes.

Oui, il se fiera à la libéralité d’un « bien commun » si peu individualiste car collectiviste dans l’agencement de la liberté sous ses formes les plus variables, c’est-à-dire à partir du profit pour aboutir au partage des valeurs communes.

Enfin il est presque temps de légiférer sur l’histoire en faisant abstraction de ce qu’en elle-même elle enrôle dans une loi en rapport à une mesure substantielle en actes, des événements rapportés dans une liberté qui, elle, doit être le fondement pluraliste en tant qu’ouverture sur divers disciplines dont l’intérêt se sécrète dans l’historicité actuelle.

Toute historicité se veut éminemment libérale dès que les individualités ne se heurtent plus à la frange de l’exclusion socialisante.

D’ailleurs le socialisme, dans la politique actuelle, à défaut d’en être une modération de principe, est une hypocrisie du communisme, car en fait il vaut rien que pour l’exemplarité de son commerce des valeurs de persuasion en toute sincérité des réalités commerciales, c’est-à-dire socio-économiques.

Mais rien ne semble pouvoir prévaloir sur un système qui veut prendre « des mesures d’austérité » après avoir prononcé que « la faillite ne doit plus être considérée comme une abstraction ».

Alors est-ce du déni ou de la mauvaise foi ; ou bien une articulation d’un dilemme de mesures qui se répètent en voulant mieux se répercuter ?

J’opterais pour l’ultime solution même si pour l’éminence politique la jonction passe sous silence et peut ainsi paraître inconsciente, un peu comme une forme sous-jacente de la fracture sociale qui doit être discerner.

Il faut donc se dire que seule la jonction ne doit pas être une ignorance, ce sans quoi le formalisme débattu n’ouvrira pas de brèches vers une vérité relativement plus constructive d’absolu.

Etre de mauvaise foi c’est être inconscient c’est-à-dire faire semblant de n’être pas conscient d’un acte accompli alors qu’ignorer c’est véritablement ne pas se rendre compte de son effectivité ; cela va de pair avec le mépris.

 

 

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18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 12:29

Silence.pdg.jpgJe m’étais dis par un tour d’esprit familier : « Le silence est dort et la parole est d’argent et comme je suis franc je préfère l’argent et ce d’autant plus que je suis modeste. » Evidemment un tel mot d’esprit n’est pas innocent.

Mais s’il est « familier» ce n’est pas pour marquer la subtilité mais pour la masquer le rendant immédiatement accessible à la raison. Or ce que je veux c’est qu’il s’ouvre un horizon jamais exploré où la parole laisse alors parler le silence pour que les pires défauts s’offrent à l’humilité et l’avis le plus net serait le souhait de ne plus revenir en arrière sur des mots déjà prononcés et me garantir pour fixer cet expédient une nébuleuse dont l’artifice serait la renaissance picturale. Car la reconnaissance ne vaut pas la jubilation. Car j’en ai fait le critérium de ma vie et c’est ainsi que se propagera toute l’inclination de mes écrits pour un partage qui n’insiste pas sur les heurts et sur les mauvais alois où un reproche irait presque jusqu’à vous dire: « Mine de rien, vous le valez bien?» Mais à quoi ? L’amour? La grâce? La haine? La rancoeur? Le mépris? Non! Je ne veux plus savoir!

Y a-t-il quelqu'un dans la salle qui aimerait me saluer là où je suis dans l'entrebâillement où il n'y a plus d'opération à faire que de tout déranger sans pour autant se déranger.

En effet l’entendement peut fixer des points du corps où les habitudes sont des obstacles à l’ouverture ainsi qu’une fumisterie où comme le dit le sage Epicure: « La chair considère les plaisirs comme étant illimités, et il faudrait un temps infini pour la satisfaire.

Mais l’entendement, qui a déterminé le but et les bornes de la chair, et qui nous a procuré une vie parfaite et nous n’avons plus besoin d’une durée infinie. Il ne fuit cependant pas le plaisir et, quand les circonstances nous obligent à sortir de la vie, il ne se croit pas privé de ce que la vie offrait de mieux ». 

 Certes à l’achèvement d’une vie il ne faut pas finir de croire à l’envi et à se montrer plus précieux dans la prétention même des rouages de l’infinité des égards de la douceur et de l’extase déjà trop rabougris par les habitudes vaines et nonchalantes d’un amour qui s’essaie pourtant dans la proximité d’une faste découverte qui n’a plus pour elle que les affres d’une hypocrisie dont les sens de l’entendement sont prisonniers d’une innocence trop vacillante.

 

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20 avril 2013 6 20 /04 /avril /2013 14:28

Dionysos.jpegC’est Dionysos qui a donné naissance au théâtre grec ; c’est lui qui nous plonge à la fois dans la comédie et le tragique, étant à la fois joyeux et cruel.
    Il est bon vivant et c’est pourquoi il symbolise la vigne mais son culte s’applique aussi à l’art et à la poésie.
    Nietzsche voyait en lui une « valeur de la valeur », une valeur qui s’affirme d’elle-même, représentant de la jeunesse éternelle, du ressourcement de la création en perpétuel devenir, l’« éternel retour » qui était chez les grecs celui des joies et des peines comme autant de forces qui augmentent ou qui diminuent la vitalité intrinsèque de l’être humain dans une authenticité saisissable qu’à partir de son insaisissabilité ontologique.
    Or cette authenticité peut être prise d’angoisse dans l’appréhension d’une responsabilité ; en effet l’être doit être à la hauteur de ce que sa propre nature lui enseigne dans une « volonté de puissance » qui s’il la désire vraiment serait reproduction ou conservation ou même une combinaison de ces deux caractères.
Et le caractère de cet instinct n’est qu’un ordre de l’intuition où la fermeté et le plaisir sont à la source de toute la tragédie de son existence. Or c’est dans le naturel que l’on convient de la véritable cruauté de la vie.
    La renaissance de la tragédie est l’éternelle immortalité de la vertu comme procession d’un amour qui rencontre le divin là où les rasades de la haine ne sont que la répression de la sensualité, c’est-à-dire passage de l’éros au thanatos par le désamour, soit le contre-investissement de la sublimation.
    Car les « chevaliers de l’orage » comme aurait dit Jim Morrison, de discernement, ne sont que les voyageurs qui savent faire de leur liberté, la paix la plus universelle dans la continuité des révolutions démocratiques et des passages à une libéralité, régénérescence de l’égoïsme en l’honnêteté la mieux partagé, continuum perfectum de l’individuation.
    De plus l’amour doit être le don de soi le mieux réglementé et le plus, adroit. Finalement la renaissance de la tragédie est l’esprit de tous les attributs que l’on confie à un drame pour en faire la nouvelle la plus touchante, celle qui est la doctrine du bon vivant dans l’acception définitive de la fatalité de la vie avec toutes les contraintes et tous les revers qu’elle nous adresse, mais aussi les bouleversements qui délibèrent de la cruauté où le ressentiment s’infléchit comme la clause précédent le pressentiment.
    Dans tous les cas il n’y a pas de frontières véritables entre le bien et le mal où la satisfaction préconise les mystères d’un credo qui opte pour des réalités où l’amour rejoint la haine et où la haine se sépare de l’amour.
« Confiez-donc votre coeur à l’hospitalité du devoir ! » dit le poète récusant à la muse son amant qui chérie la déchirure de celui-ci.
    Car le juste penseur n’a pas plus gré de l’autre que de lui-même, sachant pertinemment qu’il ne sera pas le possédé de toutes les infractions de l’esprit.

 

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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 15:32

reveur.jpegUn penseur inactuel étant un penseur de tout temps et d’aucun temps, il ne peut pas être de l’avenir et encore moins du passé. Et pourquoi ne pas se prononcer pour l’espoir? En effet Spinoza n’y voyait qu’une illusion d’un aliquid, d’un « quelque chose» qui va au-delà de l’illusion sans jamais l’écarter.
    Mais penser le passé dans la démesure, n’est-ce pas éradiquer la nostalgie, ou du moins de faire de la mémoire qu’une déchirure?
    Non, il faut consommer l’événement comme plaisir même dans le déplaisir, mais sans se braquer, juste courber l’échine le temps d’améliorer ce qui pour autant n’est constitutif que d’un rêve, et c’est dans l’altération d’une pensée qui se sait chaos qu’elle est inactuelle.
    Donc il faut être dans une légèreté frivole autant que pour une réalité quasi froide et plus archaïque dans les termes que le plaisir, et cet être devient le rejeton de la soupe populaire, de la musique impropre aux instruments de la culture.
    Jamais Nietzsche quand il conçut son Zarathoustra et qu’il y figura presque par inadvertance ce mot à cet ouvrage où s’y glissent tout ensemble, fulgurances et étranges paraboles : « un ouvrage pour tout le monde et pour personne », ne se doutait pas de cette technique de langage qui consistera après les surréalistes à divulguer les profondeurs en saisie de surimpressions.
Car après les romantiques de l’amour sans surface, et les surréalistes du désir sans profondeur, il n’y a plus qu’un imbroglio des deux mouvements où l’ardeur n’est pas ivresse Nietzschéenne, ni vertige Rimbaldien, mais joie et plaisir entre Stoïciens et Épicuriens à la racine d’un mal qui part de l’antiquité à travers ce langage encore erroné du Logos.
    Or si ce logos est erroné, ce n’est pas en raison de sa droiture ou de son objectivité et encore moins de leurs travers, c’est que leur réduction naît des fondements à la fois de leurs intentions et de leurs inductions.
    Et c’est pourquoi la droiture du logos en ce sens où sa logique en serait sa détermination n’est rien d’autre qu’un jeu de dupes où les conseilleurs ne sont pas les payeurs et encore moins les instigateurs qui sont à récuser à travers leurs provocations.
    C’est pourquoi ces pensées inactuelles seront épisodiques comme pour un roman social où l’être épouse des formes et un étant disjonctif propre à un être unique et qui ne désire les calomnies que pour épouser un regard profond sur la vie en ce sens où elles font la promotion des investissements érotiques d’un art.
    Mais ces pensées qui sont à la fois des rêveries exaltés et des cauchemars angoissés ne peuvent que produire que de l’insensé et c’est pourquoi il est un caractère retors de l’amour le moins agressif et le plus complet.
« Le passé ne se défendra pas tout seul ! Comme le passé est inactuel, il faut bien que nous prenions spontanément l’initiative d’aller à lui ». (1)

(1) : Jankélévitch; Le Pardon; p. 75.

 

 

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23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 09:12

 

 

culture.jpgPar culture il faut savoir comment elle s’est mise en place et agencée à partir de la nature, celle-ci absorbant plus ou moins spontanément les affects que l’être humain situe à partir du repérage de son milieu, c’est-à-dire une manière réceptive d’enregistrer les points sensibles d’un espace-temps commun à tous.
    Et si la conscience est trop emphatique, qu’elle ne fonctionne que comme une éponge, ce n’est qu’elle subit trop d’altération et de désaltération, trop d’hydratation et de déshydratation, trop d’affection et de désaffection, trop d’aliénation et de désaliénation, car elle se veut trop puriste, et cela au sein d’une conscience même qui n’a comme garde-fou que des subversions navrantes ainsi que des régressions jamais suffisamment savantes.
    L’espèce humaine, c’est donc de cela qu’il est ici agi, a donc, soit la bienveillance, soit la malveillance, de soit tirer les fruits de sa nature florissante ou soit abâtardir cette essence qui restera malgré tout une saisie de l’insaisissable, c’est-à-dire une formule sur l’être dont l’étant n’est jamais suffisamment ramifié dans sa structure ontique, dans son rapport à l’existant du monde, où les mots pour le définir et le cadrer n’ont jamais fini de le circonvenir ainsi qu’il en est du pessimisme d’une réalité qui adule le consentement.
    Car le cogito ergo sum, le « je pense, donc je suis » est l’un de ceux chez qui l’insaisissabilité du moi est d’autant plus troublante qu’ils veulent en trouver une réponse, désoeuvrés qu’ils sont dans un pessimisme voulant occulter une vérité qui est en manque d’une raison rationnelle.
    Or la volonté n’est qu’une étape ontologique de déconstruction au moment où elle est intégrée par la conscience et biaisant un désir de conscience.     Mais cette volonté qui est plus l’intention d’un pouvoir d’une maîtrise du sens qui se veut la ratification de la pensée du juste « je » au-delà du simple jeu qui est certes aux yeux du troublé par ce genre d’affectation du réel ainsi qu’il se doit d’être un esprit qui se détache de tout élément impur venant du désir où, d’aucune façon il est question d’une négligence du déni ou de la dénégation à aller à l’amont de l’essence de l’être.
    En effet pour Descartes il ne faut pas se désolidariser de ce qu’il crut être le premier vouloir de l’être ainsi qu’une affirmation dont l’instance lui paraissait primordiale là où elle n’est que secondaire dans la construction de l’être, ainsi que l’aurait dit Montaigne.
Car la pensée ne peut qu’être qu’une tentative de « récupération » d’un vouloir qui se veut transparent à lui-même là où l’instance psychologique subit le refoulement et cela dans la réprobation la plus violente.
    En effet le « je pense, donc je suis » est l’esprit catégorique du règne de la raison qui se répugne à tout faux-semblant le plus apte à ne pas être secondé par un ordre de l’amour-propre qui implique une intelligence apte à relativiser le rapport entre les apports de la nature et les conforts de la culture.
    Finalement pouvons-nous avoir une maîtrise parfaite sur nos passions ? Il est plus probable que parfois la colère puisse monter les degrés d’une révolte, spontanée par son éclat, réfléchie par son motif; et tout ce qui en ressort ce n’est alors qu’une maîtrise à partir d’une activité ascétique voire martiale.
    Cependant ce n’est pas la pensée qui, en se rationalisant, comme chez Descartes, permet derrière le constat d’un étant qui ne se consolide de lui-même sans se croire pour autant égoïste de son principe, ce qui est une pensée qui est insidieuse à partir de ses véritables fondements pour aboutir à un constat qui n’est qu’une négligence de ses véritables partis.
    Car l’esprit en est si avare dans ses dispositions les plus fondamentales qu’il ne permet nullement de découvrir une véritable profondeur dans l’être, ainsi qu’elle nous instruirait tout autant sur la nature du corps que de celle de l’esprit.
Donc la maîtrise des passions doit être de son côté la fin qui se maintient dans une raison où son impact sur les événements est une argumentation qui ne peut plus être que secondaire dans l’inflexion même où elle peut s’aiguiser par des exercices de sollicitations de ces même passions cela partant d’un art qui façonne les aspects les plus cliniques d’une apparence qui se dévoile du fond des idées galvaniques de la puissance intellective de la raison.
    Or cette maîtrise est un tournant pour un cumul de volonté créatrice de l’intériorité d’un sujet qui se risque à déployer ses aptitudes naturelles, et non pas dans une ascèse qui s’en tient qu’à la mortification, mais à un orgueil qui se surprend de son élan dans les parts où son instinct se dévoile pour voiler son regard le plus profond qui se veut la déclinaison des raisons qu’on appelle vices.
    Car l’ascète qui, dans sa bonne volonté, se croit épargné de la mauvaise conscience ne peut pas toujours épargner les tentations qui se heurtent à lui.
    Mais échappera-t-il à la mauvaise foi que la sensualité des appétits, en recommande la stimulation de ses manques; cette sensualité esthétique dont l’artiste sait en épurer la teneur lubrique en en sublimant la plasticité, tel un sculpteur qui sait dompter les formes les plus voluptueuses surgissant du phantasme, figure d’une image des sens chez les Grecs. Que d’esprit, donc!

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 10:01

rimbaudJ’ai embrassé l’aube d’été.
    Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.
    La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.
    Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.
    Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq. A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais.
    En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.
    Au réveil il était midi.

Ce poème en prose commence et finit par deux phrases succinctes, c’est-à-dire respectivement : « J’ai embrassé l’aube d’été » et par « Au réveil il était midi », ainsi qu’il a fallu s’investir depuis lors où, en premier lieu, Rimbaud « marche », dès la seconde phrase, et où un peu plus bas, à la cinquième phrase, il va « courant », ce qui, bien entendu, implique des actions de plus en plus frénétiques jusqu’à ce que, à l’avant-dernière phrase, « L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois ». Etait-ce bien de leur âge ?
    Car Rimbaud intervient d’abord dans une nature inerte et sans éclat où, dès la seconde phrase il est dit : « Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombre ne quittaient pas la route du bois ».
    Dès lors il devient à la fois acteur et spectateur où il dit : « J’ai marché » et cela n’est pas sans « réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit », donc dans une majesté que nous analyserons tout du long de ce poème, ainsi que pour le moment règne le respect et la tranquillité.
D’ailleurs dès la phrase suivante il est dit : « La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom. », ce qui est de bon aloi ainsi que cette fleur doit être un trèfle, puisqu’elle porte en elle une reconnaissance pour celui qui l’investit, et ne peut donc que lui apporter de la chance. Mais la question qui peut se poser est : comment va-t-il  s’en servir ?
    Et dès la quatrième phrase il « rit » à ce qu’il contemple comme étant « les cheveux de la déesse », celle-ci étant ce qui transfiguré par la nature à travers « L’aube d’été ». Mais que lui apporte ce ressenti ? Il est par la suite suffisant à ce que Rimbaud en arrive à « Alors je levai un à un les voiles », tout autant de manière symbolique que physique pour notre poète qui va à l’endroit de la tombée du jour.
Au fond tout pourrait se faire avec délicatesse si Rimbaud n’en arrivait pas aux présents auxquels il participe, c’est-à-dire « Dans l’allée en agitant les bras » et « courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais ».
    Il s’agit donc d’un viol de la nature, où il est dit par euphémismes, dans la sixième phrase : « je l’ai entourée avec ses voiles amassées, et j’ai senti un peu son immense corps ». Et dans la scène finale, avant le réveil, le poète finit par coucher avec elle, comme il est dit : « L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois ». Nous reviendrons sur ce viol.
    Jetons maintenant un regard sur cette nature qui est en aparté de l’aube mais qui finit par s’y confondre, ainsi qu’elle nous apparait ici comme féérique, et c’est pourquoi nous allons relever les moments privilégiés de ces instances intratextuelles.
    Au tout début Rimbaud dit : « J’ai embrassé l’aube d’été » et qui est plus qu’un simple constat, c’est aussi un euphémisme où nous verrons que Rimbaud a été bien plus loin que le respectable baiser.
Et il suffit de lire ligne après ligne pour se sentir oxygéner par cette nature suggestive, ainsi qu’une mise en relief de ce qu’elle recouvre en charme, en beauté et en délicatesse.
    Relevons quelques images fortes. A la seconde phrase Rimbaud dit successivement : « J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit » ; avec une prosopopée sur « les pierreries » et une métonymie elliptique pour « les ailes se levèrent sans bruit », pour caractériser la discrétion de l’oiseau matinal.
    Dans la quatrième phrase il est dit : « Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins », ainsi qu’une métaphore qui traduit que la lumière ruisselle du haut des sapins comme les flots d’une chevelure blonde, où il y a, bien sûr, un glissement du sens.
Un glissement de sens qui se poursuit dans la phrase suivante où Rimbaud dit : « Alors je levai un à un les voiles », ainsi qu’il rend active la voix pronominale de l’expression courante : « L’aube se lève ».
Relevons encore le chiasme sémantique où c’est notre poète qui dit de l’aube : « je l’ai dénoncé au coq », inversant ainsi les rôles. Or le coq est le symbole à la fois de la fécondité et de la lubricité comme pour les lignes suivantes il est dit de l’aube : « A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes », où face à la virilité païenne du poète elle veut s’en préserver dans une pureté virginale dont la couleur est « argentée » là où le poète n’est qu’un « mendiant ».
Et juste avant l’acte sexuel Rimbaud s’emploie à l’euphémisme : « Je l’ai entourée avec ses voiles amassées, et j’ai senti son immense corps », ainsi qu’il s’en éprend avec délectation.

 

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28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 17:51

Klimt.jpgEn préambule, voici un hymne à Dionysos tel que Nietzsche l’aurait chanté avec un recul au paganisme reconverti : « Ô, majestés faites pour la nudité des splendeurs universelles, que vos corps s’épanchent dans l’ivresse d’une coupe dont même l’amertume rappelle encore le premier calice de la chair. Mais bien avant les festivités nuptiales, c’est-à-dire orgiaques, écoutez bien notre épithalame inspiré par un vin bouqueté en l’occasion. Même le sacrifice, où se présenterons pour l’immolation, des satyres, servira de quartier libre pour les transi-amoureux. Car puissantes sont les ardeurs et rares les droits de cuissage confirmés. Mais il n’est pas naïveté qui ne soit enchanté dans son manifeste de bravoure alors que vient s’agenouiller pour commencer une femme docile devant un homme intrépide afin de ne pas compatir par trop d’harmonie… »

Mais où retrouver Klimt dans tous ces chatoiements de couleurs, joyeusement ou cruellement vivantes, et en outre celles non moins mortes de la nature un peu moins agonisantes que les êtres dans leurs sillons en pâture chantant une ultime supplique outre-tombe ?

Je vois d’un œil plus complaisant et moins confus à travers tant de ravissements érotiques chez Klimt, la genèse d’un amour profond pour une femme dont les agencements des atours et du décor où elle s’enchevêtre malignement, laisse deviner un sensualisme exubérant et à la fois exaspérant en trompe-l’œil.

Car ce n’est pas qu’un langage, mais bien plus, une métaphore du geste entrecoupée de pans vestimentaires qui habillent la peinture pour que l’œil du spectateur succombe au charme de ces interruptions corporelles.

En effet à travers tant d’égarements, où la soif d’une infinie pureté se mélange à la faim des joies les plus pimentées de la chair, l’intelligence de l’analyseur reste cruellement maîtresse d’elle-même.

Si l’homme n’a plus le même besoin intellectuel de croire, il a conservé le besoin de sentir comme au temps où il croyait. Les docteurs en mysticisme, les exégètes, avaient constaté les permanences de la sensibilité religieuse dans la défaillance de la pensée religieuse.

Ils appelaient culte de latrie – d’où l’idolâtrie – l’élan passionné par lequel l’homme reporte sur telle ou telle créature, sur tel ou tel objet, l’ardeur exaltée qui se détourne de Dieu.

En fait l’attrait qui me porte chez Klimt se situe là où il y a confusion entre le jeu des contours emprunt de sensualisme et les couleurs qui en dérivent comme un encadrement romanesque ; mais la permutation des tendances de la révélation pourrait paraître pertinente dans la surimpression alors d’un des jeux de la composition picturale. Car comme le dit Baudelaire : « Et tes yeux attirants comme ceux d’un portrait… » Allez savoir lequel des deux est le plus séduisant et donc s’il y a lieu ou non d’un besoin de retournement dans la configuration des contrastes.

Mais le spleen rattrapait déjà l’idéal où comme le disait si bien Tourgueniev à propos du nihilisme et cela en rapport aux mortels pessimistes : « ils ne croient en rien, mais ils ont besoin de martyre. »

Face au goût du néant y aurait-il donc là une plus grande part de ressentiment ? Pouvons-nous nier qu’avec Goethe que « L’enfer même a donc ses lois » En outre avec Paul Bourget « osons dire encore, pour ne pas faire du bien-être l’épreuve suprême des choses de l’âme, qu’il y a parfois plus d’idéalisme dans cette douleur que dans cette joie. »

Aussi chez Baudelaire il semble y avoir une ambivalence entre une lucidité joyeuse et un vouloir décadent. Car il semble profiter d’un enthousiasme pénible mais consentant à une nature cruelle à laquelle il collabore pour mieux la travestir.

Ainsi ne retrouverions-nous pas les mêmes thématiques chez Klimt dans un registre tout autant porté sur le libertinage.

Mais il faut bien remarquer que le regard porté sur la chose quand elle est amenée à la débauche, pour quelques poètes comme Musset elle devient meurtrière à l’amour là où Baudelaire a plongé plus en avant dans les ténèbres de la nature humaine en racontant combien la débauche est meurtrière au plaisir.

Enfin nous pouvons affirmer que tout comme Baudelaire, l’imagination de Klimt s’exalte dans des « correspondances », aujourd’hui interprétées en tant qu’ « associations physico-chimiques ».

 

 

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  • : Armand de Lesquivir
  • : Ci-présent vous trouverez des analyses, des poèmes en prose et des études philosophiques. Je cultive ma vocation dans les arts, poésie et philosophie. Goût pour les sensations nouvelles: rencontres, tourisme, la nature et la gastronomie. Aime donc le voyage, qu'il soit intellectuel ou contemplatif... Apprécie les langues anciennes pour leur puissance d'évocation et de conception et les langues actuelles pour leur utilité. Donc philologue mais qui n'oublie pas la réitération de l'histoire des langues sur les sciences humaines actuelles.
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